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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 17:46

512003994_dd0ff70378.jpg   J'écrivais cet article le 14 octobre 2008 :

 

  Tourneboulé ! je suis soudain pris d'étourdissement, j'ai loupé  de peu la syncope... Enfin, le ciel était décidément serein, les lendemains lumineux, l'avenir, radieux, présentait des perspectives tout simplement mirobolantes. L'univers entier nous souriait. Béat.
   Le trader, tiré à quatre épingles, était encensé, admiré, jalousé, comblé d'honneurs, de respect... de pognon. Du gros et bon pognon !
   Le petit Président claironnait : "Une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas à l'avenir" et il souhaitait "un pays de propriétaires". A crédit.
   Cet autre prêchait, triomphant : "Oyez bonnes gens, gentes dames et beaux messieurs ! Oyez la mélodie enivrante du système d'entre les systèmes. Du nôtre ! Je n'y vois que des vertus dans ce libéralisme galopant..."
   Alors là, il y eut un craquement. Désagréable, le craquement.
   Et voilà le même sieur, pas son jumeau, pas son sosie, non, le même homme qui tout à l'heure se liquéfiait d'admiration, esquissant un sourire forcé : "La crise dites-vous ? Mais quelle crise, je ne vois pas..."
   A partir de cet instant, nous avons affaire à quelque chose qui ressemble à une vague de démentis, un moutonnement de dénégations qu'on dirait presque un modèle de réflexe conditionné (rien à voir avec l'érection de l'appareil pilo-sébacé communément appelé chair de poule, non !) Plutôt en ligne directe avec la comédie tchernobylesque : une frontière arrête inexorablement un nuage, serait-il radioactif.
   A partir de ce moment, on assiste à un évitement spectaculaire et têtu du terme "récession" (qui d'ailleurs rime avec contorsions) évoquant les plus beaux moments du slalom géant des jeux d'hiver.
   C'est à peu près à cet instant que se situe le deuxième craquement. D'origine sémantique nettement identifiable, la racine étant "krach", n'est-ce pas ?
   Livide, le sieur de tout à l'heure, le fervent libéral, se tourne vers l'Etat : "C'est très grave, c'est systémique ! (entendez : tout le système est en cause) Il faut nous aider !" Et l'écho lui répond, façon boomerang, par ses propres paroles passées : "Surtout n'intervenez pas, le marché se régule de lui-même, de lui-même !" Mais l'Etat ne perçoit pas l'écho.
   Personne ne dit que ces louangeurs du marché devraient exposer le cadavre des cupides, de ceux qui ont profité à fond du système, dans des tours à ciel ouvert livrées aux oiseaux de proie, à l'exemple des fidèles de Zarathoustra. Mais celui-là qui jure y réfléchir est de ces menteurs d'hiver qui prétendent qu'il ne fait pas froid quand il gèle ! La probité grelotte, hein ?
   Combien sommes-nous à être frappés de tournis ?
   Nous aurait-on... euh... comment écrivez-vous "entortillés" ?

 

 

   Jubilatoire, non ?  Si l'on peut dire !

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