Le blog de Pamphile

        C'est Jean-Luc Mélenchon qui lève le lièvre mais cela paraissait très probable.

La grossière attaque de Wauquiez contre les allocataires du RSA était préméditée !

En matière de fraude, la Cour des Comptes a établi que les fraudes aux prestations sociales s'élevaient environ à 3 milliards d'euros par an (1 % du montant total) tandis que les fraudes des entreprises aux prélèvements se chiffraient entre 8 et 14 milliards annuels. Les premières correspondent à 2 % des bénéficiaires. Les secondes constituent 87 % des contrôles effectués sur les grandes entreprises entraînant au moins un redressement pour irrégularités !

La préméditation ?

Une lettre de mission du 1er/10/2007 adressée par Sarkozy et Fillon au ministre concerné (Woerth à l'époque) : "Même si les enjeux financiers les plus importants sont liés à la lutte contre la fraude aux prélèvements, le chantier de la lutte contre la fraude aux prestations sociales [...] est celui pour lequel les efforts les plus importants sont à mener."

Tiens donc ! Et pourquoi ce choix ? Pourquoi choisir ce qui rapportera le moins au budget de l'Etat ?

"Cliver" répètent après Sarkozy les dociles journalistes.

La vieille technique, "diviser pour régner" (ils inventent très peu, vous savez...)

Autrement dit : dresser les Français les uns contre les autres. Cela ne vous rappelle rien ? La présidentielle de 2007, non ? (ce sont des pervers profonds, bien peu faits pour gouverner une nation, il faut dire...). Rien que pour cela, voter contre l'UMP est un remède hautement recommandé !

Le maître mot de la stratégie de Sarkozy, c'est l'exploitation.

- exploiter à son profit "l'insécurité" (bien que ses résultats le plombent !)

- exploiter à son profit la jalousie entre classes.

C'est d'une grande distinction morale.

   Entendu ce matin à la radio, l'aggravation de la purge promise aux malheureux Grecs :

   Même les salaires de 700 euros seront passibles de l'impôt direct (oui, vous avez bien lu !).

   La T.V.A. passera de 13 à... 23 %. Imaginez la répercussion sur ces salariés qui ont déjà vu leurs rémunérations sévèrement entamées... (Cette taxe la plus injuste qui soit).

   Mais, c'est la crise, n'est-ce pas ?

   Et pour bouquet final : ne seront pas plus taxés qu'hier - donc épargnés ! - les armateurs (!), les investisseurs (!) et... l'Eglise (comme par hasard !)

   Bonjour la solidarité nationale.

   C'est tout bonnement répugnant.

   Et figurez-vous qu'il existe encore des "néo-libéraux" qui se présentent devant les électeurs (parmi ces derniers, quel pourcentage de gens de condition modeste ?). Les Merkel, Sarkozy et consorts ne doutent de rien...

   Pourquoi ne veulent-ils pas ré-échelonner la dette de la Grèce ? Je vous le donne en mille : pour ne pas porter atteinte aux intérêts des actionnaires... !!

   Il va falloir "une insurrection civile et démocratique" pour que s'affirme, à travers des débats citoyens, un programme de transformation sociale radical ! C'est le sens de l'appel publié dans "Libération" (le 20 avril) puis dans "Politis".

   J'y reviendrai bientôt.

    On ne sait plus ce que l'on doit à la Commune de Paris de 1871. Il est bon de relire, de temps à autre, les textes de l'époque. Pour nous rafraîchir la mémoire...

      Les acteurs de la Commune, les "communeux" comme ils aimaient s'appeler, ne manquaient pas de lucidité :
   "Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant de votre propre vie, souffrant les mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus [...] Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action [...] Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère."
   Alors, "vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres."
   "Le mandat confié à tout élu doit être un mandat impératif, c'est-à-dire précisant et limitant le pouvoir et la mission du mandataire."
   "Un droit absolu en République, et permanent : celui de révocation de tous les mandataires par ceux-là seuls qui leur ont donné mandat."
   " Le peuple est las des sauveurs, il entend dorénavant discuter leurs actes."
                     "Tous pour chacun, chacun pour tous."

   Des conseils formulés il y a tout juste 140 ans.... !!  

   A l'orée d'une campagne électorale, il  n'est pas mauvais de se rappeler ces règles de base.

   Mais quand on constate ce qu'engendre l'élection présidentielle...

   De quoi pleurer ou ricaner... jaune.

   Ce dimanche, le "JDD" titre : "DSK contre-attaque".

   L'avocat parisien de l'ex-directeur du FMI concède : "Les conseils américains de DSK n'auront pas d'autre choix que d'accabler la femme de chambre." (!) Il affirme également : "DSK ira au procès."

   Ah oui ? parce que ça dépend de lui ?

   Dans cette affaire nous sommes quelques uns - des idolâtres de tout ce qui est américain et les autres - à découvrir qu'aux Etats-Unis les affaires criminelles portées devant la justice vont rarement jusqu'au procès ! Il y a transaction dans 70 à 90 % des cas !! 

   Soit le procureur abandonne les poursuites parce que les charges s'effondrent. Ou la défense renonce devant une preuve irréfutable. Enfin, si l'accusé plaide coupable, le procureur fixe une moindre peine de prison et des indemnités à la victime.

   En France, la réputation de DSK vis-à-vis des femmes (voir Tristane X...) aurait pesé lourd au procès dans la conviction des jurés.

   Mais, à New-York, les preuves par l'ADN étant établies, les avocats ne peuvent plaider que la relation consentie. C'est parole contre parole. Aussi les loups sont déjà lâchés sur la présumée victime.

   Une kyrielle de détectives privés - payés cher par DSK - vont la harceler, fouiller son passé, chercher à la salir. Tous les moyens sont bons. Tous les coups sont permis. Ce ne sont plus des policiers qui enquêtent, c'est une police privée !!

   Et cela coûte cher. Aux USA, il y a une justice pour les riches. Et une justice pour les pauvres.

   C'est cela qu'aime tant Sarkozy !

   Et la vérité ?

   Les avocats, le procureur, tous ne parlent que de gagner. Gagner le procès ! Gagner de l'argent !

   Si DSK dépense plus pour sa défense que l'Etat de New-York peut le faire pour le poursuivre...

   "Salauds d'riches !" éructe le père Louis.

   Combien d'intellectuels français "de gauche" ont été influencés par la révolution conservatrice ?

   Dès 1975, Pierre Bourdieu étudiait la production de l'idéologie dominante, ayant sans doute senti que durant la seconde moitié des années 1970, la pensée critique connaîtrait un recul conséquent.

   Elaborée dans les think tanks néolibéraux anglo-saxons, l'idéologie, prétendument "moderniste" allait contaminer sous Giscard, Science-Po, l'ENA, pas mal d'intellos de gauche et aussi des dirigeants du PS !

   Félix Guattari attaque, dès 1984, "toute cette soupe de prétendue "nouvelle philosophie" (les Glucksmann, Bruckner, BH Lévy...)

   Il fallut attendre les grandes grèves de l'hiver 1995 avec "l'Appel de soutien aux grévistes" animé par Pierre Bourdieu pour que se constitue un "enjeu intellectuel". Avec Pierre Vidal-Naquet, Lucie et Raymond Aubrac, Michel Pinçon, Daniel Bensaïd.

   Pierre Bourdieu mort en 2002 et Daniel Bansaïd disparu en 2010 manquent cruellement à une ganche intellectuelle critique.

   Ce dernier écrivait à propos de l'auteur des "Héritiers", Pierre Bourdieu :

   "En retournant son propre capital symbolique contre le discours dominant de l'expertise et de la compétence, en détournant au service des dominés les stratégies de domination, Bourdieu légitimait une parole de résistance et répondait au vieil appel de Nizan "trahir la bourgeoisie pour l'homme."

[d'après "Politis" du 7 avril 2011]